Situations malheureusement banales dans la vie de Simon, 4 ans et unschooler.

18/03/2022

Je vais vous décrire ci-dessous 3 situations malheureusement banales dans la vie de mon fils Simon et les réflexions que je me pose suite à ces situations. N'hésitez pas à réagir et donner vos points de vues en commentaires. J'ai changé les prénoms par souci d'anonymat.

Situation n° 1 :

Marie adulte, que Simon n'a vu que quelques fois arrive chez nous pour le garder. Elle s'installe assise à côté de lui à table. Simon prend son goûter à côté d'elle. Elle lui fait des papouilles sur la tête. Simon : « Hé arrête de me gratter la tête ! » et il lui tourne le dos sur sa chaise. Ensuite Marie lui caresse le dos. Simon d'un ton plus fort : « Rrrrrr, laisse moi ». Marie continue. Simon se retourne et tape Marie.

Réflexion :

Bien sûr je n'aime pas que mon enfant tape, et je le lui interdis en lui disant d'utiliser la parole plutôt que les gestes, mais comment faire quand la parole d'un enfant n'est pas respectée ? Est-il si difficile de comprendre pour un adulte que l'enfant, dans cette situation précise ne voulait pas de contact ? Est-il si difficile de respecter le corps et l'intimité d'un enfant comme on le ferait naturellement avec un adulte ? Que ferait un adulte s'il était abordé de la sorte avec un autre adulte du sexe opposé qu'il connaît à peine ? Ne considérerions-nous pas cela comme du harcèlement ? Pourquoi est-ce si difficile de comprendre que l'enfant mérite le même respect que l'adulte ?

La réaction de Simon était normale pour moi, même si elle peut paraître excessive. L'enfant en bas âge réagit avec son cerveau instinctif, il passe facilement en mode survie quand il se sent agressé ou non compris. C'est à nous adulte d'apprendre à l'écouter et le respecter dans ses besoins. Ce n'est pas parce qu'un enfant est « mignon » ou qu'il est « enfant » que cela nous octroie tous les droits sur son corps, même si de notre point de vue, cela part d'une bonne intention.

Situation n° 2 :

Simon à moi : je ne veux plus que Sophie me garde !

Moi : Ha bon, y a t'il quelque chose qui s'est mal passé avec elle ?

Simon : Elle fait que m'embêter avec mes mots !

[je crois comprendre ce qu'il veut dire]

Moi : est-ce-que tu veux dire qu'elle corrige souvent tes mots ?

Simon : oui, c'est tout à fait ça !

Réflexion :

Quel est ce besoin irrépressible qu'a l'adulte de corriger en mode « c'est pas bien » le vocabulaire d'un enfant ? Je vais vous avouer un secret : ça soûle l'enfant au possible, au même titre que ça soûlerait un employé qui serait reprit par son patron toutes les 5 minutes dans une conversation pour lui corriger ses fautes de français ! Gardons nous les réflexions de type « ha non on ne dit pas des chevals, mais des chevaux hein ? Un cheval et des chevaux ! » Pourquoi pas simplement continuer la conversation en utilisant le bon mot nous par la suite ? « ha oui, les chevaux courent dans le champ » (et encore même pas obligé !). L'enfant est loin d'être bête, il comprendra très bien les accords (par exemple) plus tard..

Situation n° 3 :

Simon à Marie (la baby-sitter) : j'ai plein d'amis robots super-héros et en plus ils se transforment et aussi...

Marie : ha oui et tu en as combien d'amis robots ?

Simon commence à s'énerver : tu me coupes mes mots !

Marie : et tu sais compter jusqu'à combien, tu me montres ?

Simon crie sur Marie en levant les bras : J'EN PEUX PLUS !

Réflexion :

Je vois là deux marques de non respect de l'enfant dans cette situation. Il y a d'abord le fait que la parole n'est pas respectée. Simon enthousiaste était parti pour raconter une longue histoire que Marie a coupé dans son élan. Qui aime qu'on lui coupe la parole ? En second point, je dirai qu'il y a en plus une intention pédagogique dans les questions de Marie. Alors non seulement la parole de l'enfant est coupée, pour en plus le tester sur ses capacités. Et je vais vous avouer un ultime secret : cela soûle également l'enfant au possible, comme cela soûlerait un adulte ! Ne peut-on pas laisser les enfants libres et arrêter de les tester à tout va ? Ne peut-on pas prendre réellement le temps de les écouter, nous intéresser à leurs histoires et cesser de leur couper la parole ? Est-ce si difficile que cela ?

Conclusion :

Ces situations sont malheureusement régulières dans la vie de Simon. Moi et son papa essayons tellement de respecter Simon en tant que personne à part entière, qu'il n'est pas habitué à ces situations et réagit en mode parfois excessif (quoique... pour moi il se défend tout simplement avec ses moyens à lui) et en mode « pourquoi cet adulte agit comme cela avec moi ? ». Comment un unschooler peut-il évoluer dans un monde qui est à 95 % non respectueux de l'enfant et de sa parole ? Comment peut-on évoluer nous en tant que parents dans un monde pour lequel nous sommes des extra-terrestres ? Pourquoi est-ce si difficile de comprendre qu'éduquer un enfant n'est pas le domestiquer ? Pourquoi est-ce si difficile de respecter un enfant pour la plupart des adultes ? Pourquoi est-ce si difficile de comprendre que du profond respect des enfants émanera une société plus pacifiée et heureuse ? Parents d'enfants, je vous invite à bannir de vos vies les 3 situations décrites plus haut, et je vous assure qu'il y aura déjà beaucoup moins de conflits à la maison ;-)

A bientôt pour de nouvelles réflexions !

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